samedi 27 octobre 2018

Pour toi, Papa...

           Jusqu'à ce dernier matin du 3 octobre, on a espéré. Tant espéré que tu puisses décaler ton dernier envol. Mais la tour de contrôle avait lancé son ordre et tu y es allé, avec un calme et un courage qui font notre admiration immense.
La métaphore de l'envol n'est pas anodine, tu t'en doutes bien. L’aéronautique était ta passion. Toute ta vie, tu as piloté ta famille sans jamais décrocher dans les roulis et autres turbulences. Une maîtrise impeccable pour nous protéger du mal de l'air, pour nous aguerrir aux plans de vol, pour nous élever presque aussi haut que toi. Et avec ta co-pilote, notre mère adorée, ta « Nénou », vous avez réalisé pour vos enfants le voyage le plus délicieux qui soit. Forcément, durant ce long courrier, vous avez embarqué de nouveaux passagers : 4 p'tits gars, 1 petite gamine et comme il restait encore de la place dans la carlingue, 4 arrière-petits-gars sont venus y prendre place.
La force tranquille, ce n'est pas qu'un slogan de 1981. La force tranquille c'était toi. Et doté de cette disposition à laquelle on peut ajouter intelligence, curiosité, courage, générosité, ténacité, bienveillance, tendresse, hyper sensibilité et tant d'autres, tu as passé ta vie à embellir la nôtre. Avec Maman-Nénou, vous nous avez transmis en premier le sens de la famille. Et, Ô chance, au sein de cette grande famille aux accents latins que tu as épousée, on a formé un clan soudé dans le respect et la solidarité. Tu t'es tellement épanoui dans la chaleur de ce foyer que t'en as même un peu délaissé ta culture alsacienne : tu as préféré la paëlla à la choucroute. On est très très nombreux à confirmer que ta paëlla aurait pu faire pâlir de jalousie tous les restaurateurs de Valencia. Et quand je dis nombreux, je pèse mes mots car, oui, il y a eu cette particularité heureuse à la maison : c'était table ouverte à toute la famille, à tous les amis. Ta « Nénou » et toi vous aviez le chic pour prolonger une simple visite courtoise en soirée chaleureuse autour d'un p'tit canon et d'un « souper sans se casser le bol » comme vous disiez.
Tu nous as transmis le goût du travail et de la créativité. Ton boulot alimentaire était dur, vraiment pénible mais tu trouvais ça ma foi normal et tu le faisais sans rechigner. Et en plus, rentré de tes journées, de tes semaines d'absence, hop hop hop tu commençais une seconde journée de travail, plaisir celui-là : un travail d'inventeur. C'est comme ça qu'un jour, on s'est retrouvé avec un autogire dans le jardin, un engin de savant fou que tu as fabriqué entièrement et qui volait pour de vrai. Tu t'es bien éclaté à le piloter et si on tremblait de trouille quand tu décollais sur ce machin, eh ben au fond de nous on était pleins d'admiration, de respect et de fierté.
T'étais un créatif de talent. On pouvait te donner le dessin d'un meuble à construire, un garde-corps ou un portail en fer à réaliser de A à Z, un jardin à concevoir, une Austin-mini à rafistoler, une ruine à restaurer, bref, tout ce que tu faisais naître entre tes mains patientes et habiles nous époustouflait à tous les coups.
Ce qui nous a bercés, qui nous a portés, c'est le duo de Nénou unique que tu formais avec Maman. Vos épisodes à qui rouspètera le mieux et le plus étaient des moments cocasses qui nous feront sourire encore longtemps. Tu vas lui manquer douloureusement, tu sais. Jusqu'aux derniers instants, elle t'a tenu la main, elle t'a soigné, choyé avec son infinie tendresse. Ce 3 octobre 2018, ça faisait 55 ans que vous vous étiez dit oui...On ne vous a jamais imaginés l'un sans l'autre. Tous les deux, vous nous avez tout donné à nous et à vos petits-enfants. Ils faisaient votre fierté ces petits. Sans vous, ils ne seraient pas les belles personnes qu'ils sont aujourd'hui. On vous doit tellement à tous les deux.
Alors, on ne va pas se contenter d'un merci même du plus profond du cœur. Ça ne suffit pas. Non, on va te promettre d'être toujours dignes de ta fierté. On va te promettre tout notre amour pour ta Nénou. 
Maintenant qu'on se retrouve sans toi sur le tarmac de ta piste d'atterrissage, on se demande bien vers quelle porte d'embarquement on peut se diriger. Alors de là-haut, si tu peux faire clignoter des balises pour nous guider encore, fais-le s'il te plaît. On a tant besoin de toi…

                                           Ta fille qui t'aime tant


Une salope de septicémie m'a arraché mon père adoré. Il avait tout juste 78 ans.
N'ayant pas trouvé le courage de faire de nouvelles photos du jardin de mes chers parents, je republie un billet que j'avais écrit en 2014. Mon père l'avait beaucoup aimé.
Mes chères amies et chers amis, je reviendrai plus tard sur le web, lorsque mon immense tristesse s'apaisera. Je sais que vous comprenez...
Je vous embrasse.

    Aline


 

21/02/2014

Les chiens font pas des chats…épisode 3

             Il y a quelque mois, je vous avais fièrement présenté les logis de mes Pious envolés du nid, (en Suisse pour mon Grand Scientifique et en Haute-Savoie pour mon cadet Ecrivain/Musicien avec son amoureuse). Et après les univers des 2/3 de ma descendance (la chambre de Poussine Tornade est toujours en bazar et, si c'est sympa pour elle, ça l'est moins en photo sur ce blog), aujourd’hui je vous invite chez mes ascendants directs : ceux grâce à qui j’écris toutes ces inepties choses bigrement intéressantes ; ceux grâce à qui j’ai développé un goût immodéré pour le jardinage, la récup, la brocante, le bricolage mais aussi la douce paresse ; Ceux à qui j’en ai fait voir de toutes les couleurs mais pas toujours avec les fleurs du jardin…
Entrez donc dans le jardin de mes parents :

       Chez moi, euh...enfin chez mes parents mais je dis encore "chez moi" histoire de ne pas trop sentir le poids de mon déclin, Papa est en bas qui coupe du bois, maman est en haut qui fait du gâteau et ...Le cliché s'arrête ici car je n'ai jamais chanté "fais dodooo Colaaas mon p'tit frèreuh..." Primo parce que mon frère ne s'appelle pas Colas, et deuzio parce que je chante comme une casserole et que tout le monde me dit  "ferme-là, i va pleuvoir"... - Bon sang, mais j'y suis ! Ne cherchez plus les mystères des pluies abondantes qui nous ont frappés : cet hiver, j'ai été obligée de chanter plus que de raison pour faire plaisir à ma poussine Tornade. Mea culpa...-
Mais où en étais-je ? Oui, le duo complémentaire que forment mes parents ne se marche pas sur les pieds dans le jardin. C'est mon père qui oeuvre et ma mère qui approuve (enfin, pas toujours sinon c'est pas drôle). J'ai donc grandi, entourée de ce jardin dont j'ai le souvenir des moindres périodes de son évolution. C'est probablement ici, que j'ai été piquée au vert dès mon plus jeune âge. 
Un immense bassin avec plein de poissons qui fait la joie de ma Poussine comme il a fait la joie de ses grands frères et cousins et fera la joie des arrières-petits-enfants
Mes parents sont des chineurs invétérés : la gloriette en fer et les éléments de déco de leur jardin ne sont que récup'
Un simple laurier tin joliment taillé
C'est ici, sur ce petit morceau de terre que j'ai sévi avec ma pelle et ma mini-bêche pour la première fois. Bon OK, y a plus rien à voir mais fermez les yeux et imaginez...
    Séquence émotion : c'est ma première parcelle de jeux jardiniers ; j'étais une enfant calme et patiente (ahem...la plupart du temps), avec une forte propension aux occupations terreuses. Je m'étais donc approprié cet espace, alors plus grand vu que les lauriers-cerise étaient nouvellement plantés, et j'avais installé là des hémérocalles, un lilas, un rosier, diverses petites annuelles, et quelques légumes dont j'étais particulièrement fière ; je m'en souviens comme si c'était hier (faites bien la liaison "thièèr", ça le fait +). Avec mes yeux d'enfant, je trouvais mes créations fleuries franchement magnifiques. Puis discrètement, à l'aube de mon adolescence, alors que mon intérêt pour le jardin était en furieuse perte de vitesse, mon père a viré mes plantations : "c'est qu'il me faut de la place pour les dalles de l'étendoir" a-t-il mollement bafouillé pour se justifier lorsque j'ai protesté tout aussi mollement. Que dalle, ses dalles ! C'était juste un fouillis très moche mon jardinet mais il a pas voulu me vexer davantage ! 

Peu importe, l'incubation du virus du jardinage faisait déjà son oeuvre...
Des murets, des balustres, un petit abri pour la filtration du bassin : mon père construit absolument tout lui-même !
Des pervenches toutes fleuries colonisent une plate bande côté salle-à-manger d'été que je vous montrerai dans un prochain épisode. Voui, ça vaut le détour la salle à manger d'été de mes parents !
Un énorme galet, des conifères taillés en nuages, des plantes grasses ou une jarre géante fontaine assurent le décor permanent de la piscine auquel sont associées chaque année de nouvelles surprises
 
Du bois flotté négligemment posé sur une superbe jarre en ciment 1900. J'adore !
Un ancien porte-bouteilles est devenu tuteur de rosier grimpant...

           J'ai une tendresse infinie pour le jardin de mon enfance. Aujourd'hui, plus que jamais, je ne me lasse pas d'y passer un moment de paix, assurée de découvrir encore et encore une nouveauté végétale ou un élément de décoration insolite. C'est là que j'ai compris que cultiver son jardin est la clé d'une belle vitalité. Mes parents en sont la preuve vivante. Pour mon plus grand bonheur...

Vous avez vu là leur jardin tel qu'il est en cette fin de mois de février. Au printemps, l'exubérance des végétaux en fait un paradis terrestre hors du commun à mes yeux. Et puis surtout, il y a un potager...Je vous montrerai...

Alors ? Quand je vous dis que les chiens font pas des chats, vous voyez l'esprit ?

La jardinière en herbe, petite fille du soleil






dimanche 2 septembre 2018

Qui pot le plus, pot le moins...


        Eh oui, à nouvelle maison, nouveau blog ! Je trouvais ça plus logique et j'étais plus à un déménagement près.
Sans perdre de temps, parlons un peu du nom de ce nouvel univers partagé avec vous. Pourquoi "Pots et Vases à tous les étages" ? Bin, parce que c'est le cadre de mon nouvel environnement pardi ! Petit rappel pour celles et ceux qui n'auraient pas bien suivi : avec L'Homme et L'Enfant on a quitté notre tout petit appart loué (en bordure d'une rocade industrielle et commerciale) avec grand jardin entièrement conçu par mes petits doigts costauds pour Acheutêr (dit-elle avec le petit doigt costaud en l'air) une graaaande maison en ville, sans jardin. Bon, cette nouvelle formule sans jardin implique que je devrai doser habilement les contenus de mes billets pour que le plaisir des pots ne s'évasenouisse pas trop vite. Il est évident que le tour de mon nouveau non-jardin sera si vite fait qu'une série de 10 photos et un seul papier plieraient le blog en deux deux. J'ai donc fait un choix éditorial stratégique : je vais broder délicatement cette nouvelle et merveilleuse histoire au fil ... dans terre.

Vous allez pas être franchement dépaysé.e.s dans mon nouveau décor car j'ai forcément conservé pas mal de mes vieilleries : chaises de jardin, chiliennes, tapis outdoor (j'en ai rajouté de nouveaux en plus). Ici, dans la courette en L de 30 m2, il y a encore beaucoup de travail à réaliser mais en attendant de le commencer, j'ai habillé mes containers moches noirs avec de la brande de bruyère ou des canisses. Les pots sont posés un peu à la-va-comme-je-te-pousse. J'ai investi dans de grands bacs, hauts et étroits, pour garnir le grand mur qui nous sépare de la maison voisine. J'y ai planté ce que j'ai récupéré de Jardine et Ris mais ça ne va pas rester comme ça. Le projet : faire de cet espace une vraie pièce à vivre à ciel ouvert avec un max de végétaux persistants et exotiques.
Pour la maison, les façades n'ont pas la teinte de mes rêves (un rose saumon comme on en fait plus, dieu merci) mais ça fera l'affaire pendant quelques années car c'est en bon état. Faut dire qu'au terme de 2 mois 1/2 de travaux à l'intérieur de la maison, la coupe est pleine et les poches sont vides.
A propos de coupe pleine, ma bassine en zinc est comme dans une salle d'attente : je l'ai assise sur une chaise le temps de réfléchir à sa place plus définitive. J'y ai mis des bricoles de mon ancien bassin : 2 poissons rouges, iris d'eau, le Gunnera perpensa de Catherine du blog Côté terres et un petit nouveau qu'on voit pas là : le nénuphar Pygmaea Rubra, une variété naine particulièrement adaptée aux mini-plans d'eau. Sa floraison sera rouge comme l'indique son nom. Et donc, vous voyez qu'il y a une bande de pleine terre ! Mouiii, même sans jardin, j'ai de la pleine terre et quelle terre ! J'ai planté une glycine chétive en mai et elle a doublé de volume. Plus tard, je vous montrerai qu'il y avait un immense mûrier aussi mais nous avons choisi de l'abattre : trop de milliers de mûres noires sur le dallage, trop de racines puissantes si près de la maison, trop de grosses feuilles qui tombaient quotidiennement, trop d'ombre... bref pas assez intéressant pour ce petit espace. Nous le remplacerons par le mélia qui vit sa vie en bac en attendant. Il y a aussi un grand troène que nous avons laissé pour l'instant car il a l'avantage d'être persistant et faut bien avouer qu'il est super facile à vivre. Je vous montrerai mieux tout ça au fur et à mesure. 
Le grillage est la limite de propriété et l’œil file vers le mignon jardin d'une charmante voisine qui m'a déjà donné plein de succulentes !

Quant à la titerrasse de mon bureau mise à l'honneur sur la bannière du blog, elle fait environ 8 m2 ; l'expo sud en ville est hors gel. J'ai mis un gazon synthétique sur le carrelage qui était pas beau puis j'ai posé un max de pots récup de jardine et ris ; je n'ai pas pu m'empêcher de rajouter une bignone capreolata et un Dodonea viscosa purpurea pour leur persistance (les 2 sont encore chétifs car la période de canicule que ma région a subi cet été fut unique certes mais elle a été longue et méchante).
Pour le futur de cet espace où je passe beaucoup de temps, il va falloir penser à des contenants sur mesure plus grands. Mais ça attendra...l'an prochain ou le suivant. Je suis moins pressée depuis que je n'ai plus le statut de locataire.
C'est déjà fini pour aujourd'hui. J'ai brossé le truc et la suite viendra à doses naturopathiques. 
Et pour les nouvelles du jardin de Jardine et ris, j'avais pas encore rendu les clés que toute la terre des massifs était nettoyée, raclée, débarrassée des paillages de feuilles et broyat que je m'étais échinée à mettre en place pendant des années. La terre est nue comme un ver mais je doute que les vers de terre apprécient la comparaison... Des tailles drastiques et parfaitement inutiles ont été opérées en plein mois de juillet et août sur presque tous les sujets. Bref, les nouveaux gardiens du lieu aiment les jardins et la nature à peu près autant que j'aime me cogner le petit orteil dans un pied de buffet. C'est dommage hein ?
Ch'uis drôlement contente de vous retrouver ici !
Je vous envoie une tournée de bises en attendant vos premières réactions avec impatience.

La balconnière en herbe, un dimanche à la ville

P.S. : j'ai galéré pour reconstruire ma blogroll. J'espère que je n'ai oublié personne. Et je précise que la plupart des liens des blogs Overblog ne fonctionnent pas par je ne sais quel mystère... Si vous pouviez me briefer, je prends.